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Rouge et noir

 

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15 mars 2006 3 15 /03 /mars /2006 20:12

Ressentir le monde. Être présent à ce qui se passe. Construire ce fameux être avec. Éviter les postures. Se définir dans l'engagement. Si Mapirle se veut unlimited c'est bien dans ses états vibratoires.

Ouaih, mais c'est quoi le creux de la vibration ?

Mapirle a ses références en la matière, Le Clezio et ses hommes bulles d'air. Juliet et l'âpreté du voyage intérieur. Calaferte aussi et sa violence de l'écriture. Petit détour aujourd'hui chez Antonin Artaud dont l'œuvre et surtout la vie en font son maître ès vibrations.

Ce passage se situe dans un appendice : le schisme d'Ischru, schisme opposant les partisans de la femme conduits par Ishru contre les partisans de l'homme conduit par Tarak'Yan le frère d'Isrhu.

"Un jour ces mêmes hommes se basant en cela sur l'étude de la musique font une découverte atterrante. Ils trouvent que l'origine des choses est double, alors qu'ils la croyaient simple; et que le monde loin de descendre d'un seul principe est le produit d'une duité combinée. Impossible de douter, les faits sont là; les faits, c'est-à-dire l'analyse de la musique, ou plutôt de l'origine des sons. Aussi loin que l'on remonte dans la théorie des sons on trouve deux principes qui jouent parallèlement et se composent pour faire naître la vibration. Et, en dehors de cela il n'y a que l'essence pure, l'abstrait inanalysable, l'absolu indéterminé (...)
Plus que le goût, plus que la lumière, plus que le toucher, plus que l'émotion passionnelle, plus que l'exaltation de l'âme soulevée par les plus pures raisons, c'est le son, c'est la vibration acoustique qui rend compte du goût, de la lumière, et du soulèvement des plus intimes passions. Si l'origine des sons est double, tout est double et ici commence l'affolement."

Extrait d'Héliogabale ou l'anarchiste couronné, Antonin Artaud, L'imaginaire, Gallimard. Livre dont Le Clézio dit que celui "qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond de notre littérature sauvage".

Le son, la musique comme creuset de la vibration. Mapirle comprend mieux pourquoi mapirle unlimited s'est d'emblée placé sous le haut patronage de Léo Ferré.

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12 mars 2006 7 12 /03 /mars /2006 00:05

Saisir, saisir le soir, la pomme et la statue,
Saisir l'ombre et le mur et le bout de la rue.

Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d'oiseaux lâchés

Combien d'oiseaux perdus qui deviennent la rue,
L'ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue.

Mains vous vous userez
A ce grace jeu là.
Il faudra vous couper
Un jour vous couper ras.

Ce souvenir que l'on cache dans ses bras, à travers la fumée et les cris,
Comme une ujjeune femme échappée à l'incendie,
Il faudra bien l'étendre dans le lit blanc de la mémoires
aux rideaux tirés,
Et le regarder avec attention.
Que personne n'entre dans la chambre !
Il y a là un grand corps absolument nu
Et une bouche qu'on croyait à jamais muette
Et qui soupire "Amour", avec les lèvres mêmes de la vérité.

Grands yeux dans ce visage,
qui vous a placé là ?
De quel vaisseau sans mâts
Etes vous l'équipage ?

Depuis quel abordage
Attendez-vous ainsi
Ouverts toute la nuit ?

Feux noirs d'un bastingage
Etonnés mais soumis
A la loi des orages.

Prisonniers des mirages
Quand sonnera minuit
Baissez un peu les cils
Pour reprendre courage.

Vous avanciez vers lui femme des grandes plaines,
Noeud sombre du désir, distances au soleil.

Et vos lèvres soudain furent prises de givre
Quand son visage lent s'est approché de vous.


Voilà on s'incline là devant c'est Supervielle, Le forçat innocent, Paris, NRF
1930, redécouvert récemment.

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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 13:23

Liant Déliant

Doutant du regard
doutant de la voix
doutant du passage réel
de l'amour dans les bois enroués par l'hiver

Suivant le courant
la voie des rivières
relisant du coeur
les points les accents la couse légère
de ses lignes bien espacées

Doutant redoutant
l'arrêt du soleil
des songes du temps des dons du sommeil
ne redoutant plus
l'air en mouvement l'écriture claire
liant reliant
déliant l'émoi
de sa mécanique légère

Liant déliant, Henry Bauchau, L'escalier bleu - 1964

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20 janvier 2006 5 20 /01 /janvier /2006 21:09

Dans ma vie
J'ai fait face à ces questions du sens,
J'y ai perdu beaucoup d'énergie, beaucoup de moi.

Hier Mathilde ma fille recevait son deuxième bulletin
Après un premier bulletin mauvais
Le deuxième était plein d'améliorations.

Voir son regard d'oiseau perdu s'éclairer devant sa maîtresse
L'entendre être félicitée pour sa créativité.
Sentir les "j'en suis capable" se construire en elle.

Y'a plus à chercher loin pour trouver du sens à ma vie !

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12 janvier 2006 4 12 /01 /janvier /2006 21:12

Relecture cette nuit du procès verbal de J.M.G.L.C. Le procès verbal, quel livre ! Ce concept de simultanéité éprouvé par Adam Pollo[ "La simultanéité est l'anéantissement du temps et non du mouvement. Cet anéantissement doit être conçu non pas forcément sous forme d'expérience mystique mais par un recours constant à la volonté d'absolu dans le raisonnement abstrait. Il s'agit à propos d'un acte quelconque, mettons fumer une cigarette, de ressentir indéfiniment, durant le même geste, des millions de cigarettes vraisemblablement fumées par des millions d'autres individus sur la terre. Sentir des millions de légers cylindres de papier, écarter les lèvres et filtrer quelques grammes d'air mélangés de fumée de tabac. Dès lors le geste de fumer devient unique. Il se métamorphose en un genre, le mécanisme habituel de la cosmogonie peut intervenir. C'est dans un sens, aller en direction opposée au système philosophique normal qui part d'un acte ou d'une sensation pour aboutir à un concept facilitant la connaissance."

C'est exactement là où est Mapirle en ce moment. Cette simultanéité lui fait repenser à une autre image de JMGLC. (Je pense que c'est plus dans le livre des fuites qui décrit le périple de Jeune Homme Hogan) Il s'agit de l'image de la petite bulle d'air. Mapirle se sent en ce moment dans sa vie comme une bulle d'air remontant le long de la paroi d'une bouteille d'eau gazeuse. Mapirle est la bulle, l'eau de sa bouteille est sa vie, la bouteille l'univers. Tout est uni. Tout est transparent.

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1 janvier 2006 7 01 /01 /janvier /2006 14:57

Je vous disais dans mon billet désordre amoureux mon goût pour l'écriture d'Annie Ernaux.

Annie Ernaux, je l'ai découverte à travers la lecture de La place, Une femme, Passions simples. Ecriture sans superflu, sans effets de manches, juste les faits et les sensations liées aux faits. Au milieu d'un contexte social, de rapports sociaux et pour être plus précis d'un prisme d'un rapport au monde aujourd'hui devenu si peu moderne, tellement jugé obsolète qu'est la domination sociale.

Annie Ernaux s'est très vite détachée de la fiction, elle se livre, enfin elle choisit - c'est son désir - de livrer des parts de son intimité.

Je crois que ma sensibilité à Ernaux est de cet ordre là. Le monde bourgeois nous impose aujourd'hui plus que jamais son bon goût, une manière d'être, de s'habiller, de penser, de parler, sans parler de ce qu'elle définit comme les bonnes moeurs 

Le plus violent aujourd'hui où la notion de classe sociale prête presque à sourrire c'est que le mode de vie bourgeois n'est plus considéré comme le mode de vie bourgeois, mais comme
la norme. Annie Ernaux dit d'elle qu'elle vient du monde des dominés. C'est à la fois son origine sociale et le fait qu'elle ait pu s'en extraire qui fonde son désir d'écriture. Mais laissons-la parler.

"J'ai toujours le sentiment qu'il y a un gouffre entre le monde de la littérature et la vie des gens dominés. Au vu de mes origines sociales, je suis consciente de la chance inouïe que j'ai eue de pouvoir m'approprier un langage qui n'était pas le mien, et qui, en écho à ce que disait Genet, est " la langue de l'ennemi ", celle des dominants. Cela crée un sentiment de responsabilité. Ce pouvoir du langage, je ne pourrais pas m'en servir pour publier de jolis livres, ça ne m'intéresse pas. Pour autant, je n'écris pas des oeuvres militantes : le langage des militants est nécessairement simplificateur, il ne peut pas dire l'expérience vécue. Pour dévoiler les mécanismes d'injustice à l'oeuvre dans notre société, j'essaie plutôt de restituer mes propres sensations de la manière la plus authentique, et, ce faisant, de provoquer peut-être celles du lecteur. "

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30 décembre 2005 5 30 /12 /décembre /2005 14:47

En ces temps aseptisés et normatifs où des campagnes nationales, fédérales, communautaires... nous assènent les bons comportements, les attitudes à avoir, les risques à ne pas prendre... En ces temps de Saint Sylvestre où l'on nous rabâche les mêmes conseils. En résumé, dans ce putain de monde qui a du mal à l'ivresse. Je vous propose ce livre salutaire : Propos d'ivrogne suivi de serrements d'amour. Un livre qui comme souvent m'arrive à point.
Jacques Busse nous y propose des itinéraires, des conseils, des réflexions des sentences même sur l'ivrognerie, l'amour de l'ivrognerie et l'amour tout court ce qui en ces temps troublés et néanmoins festifs est salutaire. Voici par exemple son adresse à ceux qui ne boivent pas.

"Ceux qui ne boivent pas.

Boire étant une (mauvaise) conduite qui s'opposent à celle de ceux qui ne boivent pas, on peut penser éclairer les raisons qui poussent à boire par l'examen de celles qui en écartent. Non sans les avoir évoqués, nous ne nous attarderons toutefois pas trop sur le cas maussade de cerux qui ne boivent pas.
Tel qui ne boit pas discourt de toutes choses avec belle assurance. Il met autant dans de sérieux dans ce qu'il dit qu'à le dire. Sa sobriété le laisse coïncider avec lui même, il n'a pas de recul, il ne se voit pas. (...)
Ceux qui ne boivent pas n'en éprouvent sans dout pas le besoin. S'ils n'ont pas besoin de boire, c'est qu'ils s'estiment satisfaits du monde et d'eux mêmes, ceux qui semble indiquer chez eux d'un esprit de bien peu d'exigence.
Il paraît donc que l'on ne devrait pas boire, par respect humain, ou bien parce que c'est mauvais pour la santé. Ce serait vraiment s'attribuer beaucoup d'importance que de prêter tant attention à sa respectabilité ou à sa santé et la farce de ceux qui ne boivent pas vaut bien le cirque de ceux qui boivent. Boire est aussi un moyen d'oublier ceux qui ne boivent pas."

Propos d'ivrogne suivi de serrements d'amour de Jacques Busse aux éditions Obsidiane, propriétaire récoltant depuis 1978.

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21 décembre 2005 3 21 /12 /décembre /2005 14:49

J'aime beaucoup Annie Ernaux, vraiment beaucoup. J'aurai j'espère l'occasion de vous en reparler. Aujourd'hui juste un livre que je viens de lire. L'usage de la photo. Le point de départ : des photos témoins/vestiges des déshabillages d'elle et de son compagnon avant l'amour. Chaque chapitre est une photo et une écriture parrallèle d'Annie Ernaux et de son compagnon. Chacun écrit sur la photo sans que l'autre ne relise. J'ai trouvé cette démarche fascinante. Fascination pour ce jeu d'écritures parrallèles et néanmoins à l'unisson, tellement à l'image de ce que peut être la rencontre des corps. Fascination également pour cette écriture partagée quand l'ouverture à l'écriture apparaît pour l'auteur plus périlleuse que l'ouverture de son sexe ! Facsination finalement pour cet appel et consécration du désordre. Nietsche nous dit - j'y tiens beaucoup - il faut du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. Leurs nuits d'amour ont dû être étoilées et dansantes.

En résumé, Mapirle a aimé !

Et dire que certain(e)s replient soigneusement leurs affaires avant l'amour !

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15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 17:10

Crécelles

Semaines...
Sans elle
Sans adsl
Sans Camel

Je vais vers moi à tire d'ailes

Tant pis...
Pour elle
Pour mon blog en sommeil
Pour tout ces virtuels

Tant mieux pour...
mes poumons de crécelle
mes énergies de vie rebelle
et... mes désirs pastels !

Crécelle à tire d'ailes !

 

 

 

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28 octobre 2005 5 28 /10 /octobre /2005 16:13

Y'a pas photo
Gommer ces 4 années
Amoindrir le bon et le bien échangés
Emonder l'épaisseur de notre amour
Lutter pour ne pas salir malgré le mal
Libérer une parole vraie, sensible, qui prend soin autrement
Ecouter aux creux de moi les dons de toi.

 

 


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