En attachement le gentil message reçu de deux ex-étudiantes une heure avant Belgique-Italie.
Malheureusement ce fut prophétie autoréalisatrice.
Resistere è vivere !
FRED RELOADED
"Persuadé qu'il n'est pas de vie morale possible pour qui n'est point docile aux voies souterraines ou se refuse à reconnaître la réalité des forces
obscures, a décidé une fois pour toutes, et au risque de passer pour un Don Quichote, un arriviste ou un fou, d'essayer, tant par ses actes, que par ses écrits, d'écarter les barrières qui
limitent l'homme et ne le soutiennent pas."
René Crevel
TENTATIVE
DE
L'IMPOSSIBLE
ACTS SPEAK
LOURDER
THAN
WORDS
Contact :
mapirle@gmail.com
En attachement le gentil message reçu de deux ex-étudiantes une heure avant Belgique-Italie.
Malheureusement ce fut prophétie autoréalisatrice.
Resistere è vivere !
Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.
Car elles sont l'image et le commencement
Et le corps et l'essai de la maison de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts dans cet embrassement,
Dans l'étreinte d'honneur et le terrestre aveu.
Car cet aveu d'honneur est le commencement
Et le premier essai d'un éternel aveu.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première terre et dans la discipline.
Ils sont redevenus la pauvre figuline.
Ils sont redevenus des vases façonnés.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans leur première forme et fidèle figure.
Ils sont redevenus ces objets de nature
Que le pouce d'un Dieu lui-même a façonnés.
Et voici le gibier traqué dans les battues,
Les aigles abattus et les lièvres levés.
Que Dieu ménage un peu ces cœurs tant éprouvés,
Ces torses déviés, ces nuques rebattues.
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée.
Charles Péguy - Eve (1913) - extrait
L'être avec soi évoqué ici
UN jardin, la terrasse de ce jardin.
L'été, comme une étendue verte
Teintée d’anis et de tabac
Posture de l'être avec moi.
Je suis celui là.
Posture point de départ
Terrasse vers l'étendue ouverte
Tel ce si cher Narcisse se penchant
Reconnaître et ressentir pleinement
A l'ombre d’un cerisier en cœur
Cette frêle et si présente douceur
En creux, cette habitante sensation
d’extension du domaine
de l'être avec moi
l'être de ces 2 là...
Aller vers la la rencontre, peut être connais tu ?, ce film de Claude Sautet :
Quelques jours avec moi. Le fils d'une famille dirigeant une grande chaîne de magasins sort d'une cure de repos. Pour le réacclimater à la vie active, on
lui propose une mission plutôt cool : faire la tournée de quelques succursales de province et controler les livres de comptes. Première étape, Limoges où martial va rapidement "trouver sa place
"dans cette petite bougeoisie de province.
La positure de Martial (Daniel Auteuil) est à la fois présente et absente avec une
logique de fonctionnement qui échappe complétement à sa famille et ceux qui l'entourent. J'aime la relation de Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire.
Il a ce désir-étendard de rencontrer quelqu'un(e) dans son intimité. Dans ses
intimités plutôt. Tendre toujours à aller au delà du fonctionnement. Au delà du cadre de la sociale pesande peur.
Nier la sociale pesanteur, aujourd'hui je vis que toute vérité, toute oeuvre d'art,
tout être humain ne révèle l'intensité de son existence une fois de ses cadres exfiltrés. "Ecarter les barrières qui limitent et ne le soutienent pas" (R. Crevel). On enlève le cadre on
voit ce qui reste. Peut être rien, mais le rien est pour beaucoup la première étape du chemin de sa plénitude.
Etre sensible à, comme dans ces dialectiques étoilées au coeur des nuits d'août, être sensible à ce que les étoiles de la voute céleste qui nous ramènent à notre infini ont parfois perdu le cadre même de leur existence. Y être sensible et ressentir qu'elles n'en demeurent pas moins brillantes et mystérieuses.
Nous voici début février.
Les examens sont derrière moi.
Quand on devient prof routinier il y a un grand risque à perdre l'empathie de ce qu'est une situation d'examen.
Ici en janvier je viens d'évaluer, concrètement de donner des points, à plus de 340 étudiants.
340 rencontres en un mois, moi qui aime cela me voilà servi.
Certes j'ai la chance que mes matières dénotent d'un haut potentiel aguicheur.
- Économie sociale,
- Gestion comptable et Financière,
- Gestion des initiatives sociale
- Financement de projets
En fait, à la réflexion, je ne suis pas sûr pour que les étudiants partagent mon enthousiasme.
Ces dernières années, mon heuristique pédagogique est passée de la posture cynique à celle débonnaire.
Morceaux choisis sur mes examens écrits :
C'est une sensation bizarre de surveiller son examen. 60 étudiants anxieux qui vous regardent arriver avec les copies
d'examen.
C'est violent énergétiquement, la première fois je ne m'étais pas blindé, je me suis trouvé proche du malaise.
Alors j'ai quelques phrases cultes :
Introduisant
"Je vous remercie d'être ici ce soir, vous devez savoir que cet engagement de votre part est pour moi soutenant et que je le
ressens comme un signe d'encouragement qui me va droit au cœur".
Rassurant
"100% des étudiants qui ont réussi mon examen ont tenté leur chance"
Implorant l'empathie
"Gardez à l'esprit que chacun de vous ne remplira qu'une copie d'examen mais que votre dévoué professeur devra toutes les
lire"
Organisant le paradoxe
"Quand vous avez terminé vous pouvez venir déposer les copies mais merci de venir les déposer dans l'ordre
alphabétique afin de faciliter le tri pour la correction"
Invoquant finalement les 2BE3 "Partir un jour, sans retour,..." pour signaler que l'examen est arrivé à son terme..
Les examens oraux, qu'est ce que je préfère les oraux !
3 journée complètes, 1/4 d'heure par étudiant, Ces questions à tirer au hasard dans mes si chères boîtes à cigares.
C'est 9-19 heures, 4 étudiants à l'heure, cette impérieuse nécessité de se refaire un regard neuf chaque quart d'heure.
35 shoot d'adrénaline sur une journée. Je ne vois pas quel autre métier pourrait m'offrir cela.
J'adore.
C'est toujours interpelant pour un prof de recevoir l'évaluation de ses étudiants. "L'évaluation de mes enseignements" vocable issu des
pédagogues de la Communauté Française) est régulièrement très positive.
Mais ce qui est bien plus rassurant ce sont mes surnoms. J'en ai deux qui me reviennent le plus régulièrement :
Bethoven (en référence à ma coupe de cheveux) et Dark Vador (certainement en référence à mon âme noire qui colle si bien à mes cours de gestion et à mes
pratiques pédagogiques que je qualifierais de natachapoloniennes).
Quel plaisir dès lors d'arriver au cours en sifflant :
Sainte Thérèse - Montignies Sur Sambe
Mes cours du soir à la Helha.
École lovée au milieu de l'hôpital
École bornée comme peuvent être nos vies
Entre psychiatrie et gériatrie
Pour accéder à l'école il faut longer 50 mètres de gériatrie.
Et ne pas oublier de s'arrêter sinon c'est la psychiatrie
17 h 30, quand j'arrive souvent tout est calme.
Les chambres doubles éclairées.
Des vieillards alités.
Quelques uns visités.
20 h 30 fin des cours
Régulièrement au retour vers la voiture
Ce soir
Les cris de cette femme.
Probablement démente
Qui résonnent dans l'hôpital
Je ne sais rien de de qu'elle ressent.
Ni même si elle ressent
Mais nom de dieu ces cris stridents.
Que dit-elle ?
Que ressentent ses voisins ?
Est-elle au moins accompagnée ?
En moi un grand sentiment de fatalité.
Que ce que ce chemin ?
Et me reviens un chanson de Linda Lemay
Qu'il me semble lourd le chemin vers Paul Emile