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Rouge et noir

 

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10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 15:42

Ma dernière suspension me laisse un gout amer. 

Pour réduire cette amertume, voici mes dernières volontés.

Je désire cristalliser mes dernières vibrations. 

Mapirle, roi de lui même à tous présents et à venir salut !

Modalités de suspension définitive

 

Où ? Eglise et cimetière d'Heppignies. 

Cérémonie - Musique d'entrée : 

Lecture :

"J’ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d’un bonheur royal."

Albert Camus, La mer au plus près.

« À midi sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer. Car il y a seulement de la malchance à n’être aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous, aujourd’hui, mourrons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. Mais pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je découvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toute neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. »

Albert Camus, Retour à Tipasa (1952), in Noces suivi de L’Été, Gallimard (coll. Folio), 1959, page 164.

 

Un psaume

L'énergie d'une dernière sortie : 

Accompagnement musical pour me faire terre 

Epitaphe, dernière phrase inscrite sur ma tombe :

 

Pourquoi faire droit alors que le monde est courbes ?

Aide mémoire en cas de suspension définitive
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